Les tunnels de lave est une des activités les plus insolites de La Réunion. Le temps de quelques heures, il est possible de se mettre dans la peau d’un explorateur et de jouer au spéléologue dans les galeries de lave. Il y a quelques années, j’avais vu un documentaire sur La Réunion. On y parlait de cette activité, qui a l’époque était encore hors des sentiers battus. Cela m’avait totalement scotché au petit écran. J’étais fascinée à l’idée qu’on pouvait visiter des tunnels de lave comme si de rien n’était. Durant mon enfance, j’ai été baignée d’images de volcans en explosion. Même si c’est impossible de voir cela de près, ici, c’est comme si on rentrait dans une partie de ce qui avait été au cœur de l’action. J’avais décidé ce jour-même que s’il m’arrivait de me retrouver sur l’île de La Réunion, je ferais sans aucun doute cette visite des tunnels de lave.

Alors en débutant notre roadtrip à La Réunion, j’avais qu’une hâte, celle de me balader dans les tunnels de la lave. Et cela avant même de monter sur le piton de la Fournaise, Pourtant, j’ai dû caler cette activité sur notre deuxième partie de séjour, dans l’idée de la faire avec nos potes. Du coup, la première semaine avec Chris, nous avions seulement vu les coulées de lave en pleine nuit. Nous avions décidé ce soir-là de remonter sur Saint-Denis par l’est. La route traverse la région du Grand Brûlé. Nous nous sommes arrêtés en voiture lorsque le paysage des deux côtés de la route laissait deviner une coulée de roche volcanique. A la lumière de notre torche de smartphone, on voyait cette roche briller de milles feux. On aurait dit des météorites par milliers. Cela n’avait fait qu’augmenter notre excitation : nous avions envie de découvrir ce que les tunnels de lave nous réservaient sous nos pieds. Cette partie de l’île est tellement sauvage. On ne s’en rendait pas autant compte à ce moment-là.  Mais lorsque plus tard, nous avions fini d’explorer cette région, on a totalement accroché. Je vous ferai d’ailleurs un article à ce sujet.

Avant la descente dans les tunnels de lave

C’est avec Jérôme de Envergure Réunion que nous avons finalement fait cette sortie. A la base, nous l’avions prévu avec une autre agence mais il y a eu des contretemps. Lorsqu’on voyage et que vous n’avez plus trop de possibilités pour recaler des activités, c’est rageant. Malgré ma chute au Piton de la Fournaise et n’ayant que pour seul créneau le dernier jour de notre voyage avant de reprendre notre vol retour, nous avons quand même décidé de le faire ce jour-là. C’est pour vous dire combien cela nous tenait à cœur 😏

Point de rencontre, le parking près de la Vierge au Parasol (malheureusement la statue a été déplacée). On y retrouve le guide qui nous distribue casques avec lampes frontales, coudières et genouillères. Nous rejoignons ensuite la coulée de lave de 2004. A quelques minutes de marche sur la lave, nous retrouvons une ouverture naturelle. Nous descendons un par un à l’intérieur et la visite commence enfin.

Au cœur des tunnels de lave

Très vite nous nous retrouvons dans le noir complet, un noir qu’il est rare de rencontrer dans la vie de tous les jours. D’ailleurs, Jérôme nous a fait tester notre projection mentale un peu plus tard sur le parcours. C’est fou de voir ce que le cerveau est capable de faire dans de telles circonstances.

Revenons-en aux tunnels de lave. On y découvre les différentes textures de lave. Accompagnées des explications de notre guide, on remet petit à petit les morceaux du puzzle. La coulée de lave en pleine nature est une folle aventure pour la faune et la flore qui se retrouvent piéger ou non. Par exemple, il est possible d’apercevoir de nombreuses racines dans les tunnels dont les plantes ou arbustes sont à la surface. La nature a su s’adapter et continuer à vivre avec ce changement de terrain. Il y a aussi la nature qui a été piégée par la lave. Comme les troncs d’arbre qui ont été enveloppés par la lave avant de finir en cendres. Ceux-là ont laissé leur texture d’écorce et leur forme cylindrique. On peut les observer tout au long de la visite.

Pour ce qui est de la faune, il leur est impossible d’évoluer dans le noir et le silence complet. En effet, même les chauves-souris ne survivraient dans de telles conditions. Il existe cependant de microscopiques formes vivantes qui sont invisibles à l’œil nu. Si cela peut rassurer certains d’entre vous, on n’y fait pas de mauvaises rencontres.

Parcourir les tunnels

On parcoure les différents tunnels, parfois debout, de temps en temps le dos courbé et souvent sur ses genoux, donc à quatre pattes. Il faut se déplacer ainsi tout en évitant de prendre des stalactites ou autres formes coupantes de lave. On est souvent en file indienne et cela sous une chaleur presque étouffante. Pourtant, nous sommes tous émerveillés de progresser dans cet environnement. Il y a des personnes de tout âge dans le groupe et chacun de nous écoutons attentivement ce que le guide nous explique tout au long du parcours.

Nous arrivons à certains passages tellement étroits qu’il faut ramper pour avancer dedans. Jérôme nous demande qui est partant, tout le monde répond positivement. Chouette un groupe d’aventuriers ! Le premier passage se passe sans trop d’encombres. Mais au deuxième, Jérôme nous met au défi de ramper cette fois sans lumière. Avec mes blessures aux genoux, j’avais un rythme d’escargot. J’ai donc laissé passer tout le groupe devant moi avant de me préparer à ramper dans un tunnel dont le diamètre était à peine plus grand que mon corps. J’ai tout de même fait confirmer auprès du guide que mon arrière-train n’allait pas me bloquer en plein milieu , ahahah ! cela aurait été trop bête 😄.

Le défi du tunnel étroit dans le noir

Du coup je m’engouffre, plus j’avance plus le tunnel devient étroit, je vais devoir bouger centimètre par centimètre pour que mon corps avance. J’y vois rien alors je me concentre sur mes autres sens. Bientôt le tunnel vire sur la gauche tout en montant un peu. Il faut que je pousse sur mes pieds pour me donner un peu de marge dans mon avancée. Mais j’avais un peu de mal car je redescendais aussitôt que je poussais sur mes pieds. Sur le coup je riais nerveusement. Pourtant il fallait garder son sang-froid. De plus, j’ai senti que j’avais arraché la poche arrière de mon pantalon quelques mètres plus bas. Alors je souffle un peu, je reprends un peu de mes forces et me concentre sur le mouvement de tout mon corps. Doucement et tranquillement, j’ai réussi à avancer et à me retrouver quelques mètres plus loin proche d’une caverne illuminée par le groupe qui attendait. C’était une expérience plus qu’insolite ! J’aurai jamais cru vivre quelque chose de tel. Une personne du groupe a même accepté de refaire ce tunnel mais à reculons ! Trop fort le gars !

Je tiens à vous rassurer. Si vous n’avez pas envie de tester vos émotions, vous aurez à chaque fois le choix de passer par un tunnel plus gros et continuer le parcours 😉. Et c’est ça qui est vraiment chouette, c’est qu’on peut personnaliser son parcours selon ses envies. La nature est bien faite non ?

Visite des tunnels de lave équipés de casques et de lampes frontales

Texture de la lave qui a coulé et formé les tunnels à La Réunion

Spéléologie guidée dans les tunnels de lave à La Réunion

Lave coulant comme du chocolat vue en spéléologie dans les tunnels de lave

Découverte des tunnels de lave de La Réunion

Mini tunnel de lave formée autour d'un tronc d'arbre qui a brûlé

Certains passages demandent de s'accrouprir ou plus lors des visites des tunnels de lave à La Réunion

Stalactites lors de la visite des tunnels de lave à La Réunion

Texture de la lave figée dans les tunnels de lave à La Réunion

Texture et forme qu'a laissé un tronc lors de la coulée de lave à La Réunion

Bouche de tunnels de lave à La Réunion

Mon retour d’expériences

J’ai adoré mon exploration des tunnels de lave. Malgré les douleurs que j’ai eu en rampant sur mes genoux blessés j’étais folle de joie ! On apprend énormément de choses sur le volcan, la lave. Il s’agit d’une balade dans des lieux uniques au monde, rien que ça, cela me rendait dingue. Très peu d’endroits sur le globe peuvent vous permettre de faire cela. Pendant cette visite, on découvre également d’autres aspects comme évoluer dans le noir et prendre conscience de son corps 😉 . Je pense également que la personnalité du guide joue beaucoup sur l’expérience que vous aurez dans ce type de visite. Jérôme a été adorable, plein de dynamisme et d’entrain. Ça nous a clairement mis la patate ! Nos potes ont fait la visite avec la première agence quelques jours plus tard et ça s’est bien passé pour eux aussi. Mais il n’y a pas eu de défis ce qui change totalement l’expérience 😄. J’espère que je vous aurai donné envie d’aller tester cette activité hors norme.

Informations et conseils pratiques

☑ Prenez des vêtements que vous n’avez pas peur d’abîmer, ni trop épais à cause de la chaleur, ni peu couvrants si vous voulez éviter de vous couper lors de votre marche.

☑ N’oubliez pas de prendre de l’eau afin de vous hydrater tout au long de la visite.

☑ Si vous voulez prendre des photos, misez sur du matériel lumineux accompagné d’une torche. Nous avons pris notre compact et les torches des casque nous ont suffit pour celles-ci)

☑ Si vous avez des problèmes de dos ou que vous avez peur du noir, c’est peut-être pas l’idéal.

 

★ Crédit Photos : Chris’n’Hém’s ★

Tous droits réservés Héma pose ses valises

Photos non libres de droit

 

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